Qu’on le reconnaisse, aujourd’hui, le Faso Dan Fani est l’« étoffe burkinabé par excellence ». Littéralement, « Faso Dan Fani » signifie « pagne tissé de la Patrie ». Au Burkina Faso, c’est l’un des pagnes officiels dédié à la Journée internationale de la femme. Ce pagne, lourd de sens et de symboles, a traversé les époques ! Il porte moult intérêts : politique, culturel, économique et passons ! Sous le Révolution burkinabè conduite par le Président Thomas Sankara, le Faso Dan fani, cousu, se faisait appeler « Sankara arrive ». De fait, c’est généralement drapé dans ce pagne burkinabè que Président faisait des visites inopinées dans les services publics pour s’assurer de la régularité des agents. C’est ainsi que le Faso Dan Fani eut un écho particulier, en plus du prestige qu’il avait déjà, dans le milieu traditionnel. Aujourd’hui, lors des conseils de Ministres ou au cours des grandes cérémonies, les autorités burkinabè se vêtent majoritairement de Faso Dan Fani. Au niveau scolaire, certains jours (lundi et mercredi) sont suggérés pour le port du pagne tissé. Il en est de même pour les universitaires et les magistrats dont la toge est désormais cousue grâce au pagne tissé. A terme, cela va s’installer comme un principe. De façon très remarquable, le Faso Dan Fani est quotidiennement et fièrement porté par les Burkinabé. Tout cela est à la fois une conséquence, une cause du nouvel engouement des créateurs pour le Faso Dan Fani. En effet, par la perpétuation du style traditionnel ou des mélanges aux tendances occidentales, les stylistes burkinabè tels Paté Ouedrago (dit Pathé’O) et François 1er cherchent, à travers leurs créations, à faire naître l’envie de porter ce pagne tissé pour sa beauté et sa qualité. En tout état de cause, ces créateurs sont explicitement ou implicitement, selon les cas, des acteurs d’une diplomatie culturelle, donnant à voir le Faso Dan Fani dans les grands rendez-vous de la mode. Grâce à cette ouverture dans le monde de la mode, le Faso Dan Fani a encore un luisant avenir.